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Sous titre : « Le Festin de pierre " Dom Juan ou le Festin de Pierre de Molière
Réalisateur |
|
Acteur |
Michel Piccoli (Dom Juan), Claude Brasseur (Sganarelle), Anouk Ferjac (Elvire), Michel Le Royer (Dom Carlos), Dominique Rozan (Gusman), Françoise Caillaud (Mathurine), Yves Arcanel (Don Alonso), Lucien Nat (Dom Luis) |
DURÉE: 96 MIN
Téléfilm historique - 1965
France
Noir et Blanc
Comédie Dramatique
Résumé : |
Dom Juan a séduit Elvire puis, assouvi, l'a abandonnée pour courir sus à de nouvelles aventures. Elvire le poursuit, le rejoint et lui demande de rendre raison. Dom Juan s'en tire par l'une de ses habituelles pirouettes. Outragée, Elvire le menace de la malédiction céleste. Dom Juan n'en a cure. Il compte sur son fidèle Sganarelle pour l'aider à enlever une jeune fille, en mer. Pour tout résultat, les deux compères n'obtiennent qu'un beau naufrage qui les rejette sur la côte, où deux paysans les tirent d'affaire. Impénitent, Dom Juan entreprend aussitôt de séduire la fiancée de l'un de ses sauveurs, non sans promettre le mariage à une autre paysanne, Mathurine... |
Entretien avec Marcel Bluwal paru dans Dom Juan de Molière :
Dom Juan de Molière vous a inspiré un téléfilm pourquoi ce choix ?
Le théâtre de Molière, et en particulier Dom Juan, est l'affirmation toute moderne de l'agressivité des êtres ; c'est l'analyse aiguë du rapport trouble entre le vainqueur et le vaincu, entre le fort et le faible ; le théâtre classique est basé sur l'opposition dans le couple. Et le film met en relief cette dimension moderne.
Qui forme un couple dans Dom Juan ?
Dom Juan et Elvire aussi bien que Dom Juan et Sganarelle Dom Juan et Dom Louis, son père, aussi bien que Dom Juan et le Pauvre. Toute la pièce de Molière est construite sur cette conception du couple, et ce rapport révèle l'un des aspects les plus importants du personnage de Dom Juan sa préoccupation fascinante de dominer l'autre, de le vaincre, de le posséder.
Y a-t-il un autre aspect du Dom Juan de Molière qui vous semble très important ?
L'art avec lequel le dramaturge Molière sait ruser pour faire le procès de l'idéologie morale, religieuse et politique de son temps. Au XVII' siècle, Dom Juan a un peu moins scandalisé que Le Tartuffe, mais c'est une pièce "gênante "qui sera écartée de la scène pendant tout le XVIII' et la première moitié du XIX'. Il faudra attendre, en fait, la mise en scène de Jean Vilar en 1953, pour que ce procès de l'idéologie soit enfin représenté.
Comment avez-vous conçu votre propre mise en scène ?
J'ai tout basé sur une espèce de quadruple insurrection de Dom Juan contre son père : le père sous la forme de Dieu, le père sous la forme du roi représentant tout état social, l'insurrection contre le père lui-même, et enfin le défi à la statue du Commandeur, incarnation plastique extraordinaire de tous les pères à la fois ; toutes ces révoltes sont menées au nom d'une affirmation de la liberté pour l'homme.
Dom Juan est donc pour vous l'histoire d'un homme qui se révolte contre l'autorité paternelle ?
À condition de considérer que cette révolte a été librement consentie par Dom Juan comme une solution qui le conduira irrémédiablement au suicide.
Comment avez-vous traduit la mort de Dom Juan ?
D'abord, en préférant le téléfilm au film pour grand écran. La télévision m'a permis de " révéler " Dom Juan au grand public comme un suicidaire, alors que Dom Juan au Cinéma aurait attiré seulement quelques initiés qui auraient perçu cette dimension de l'œuvre comme une adaptation, un point de vue subjectif. Le téléfilm m'a permis de concevoir la pièce comme une sorte de longue marche de Dom Juan vers la mort, à travers tous les décors, jusqu'à la montée au sacrifice final.
Le théâtre n'aurait-il pas pu reproduire cette marche ?
Le téléfilm me permettait d'utiliser beaucoup plus de " signes " pour donner ce sens à la pièce, la novation la plus complète par rapport au théâtre étant la traduction physique de la démarche de Dom Juan vers la mort il l'accomplit à cheval depuis le début (dès l'acte 1 sa première rencontre avec Elvire se situe dans des écuries monumentales que j'ai filmées à Chantilly), jusqu'au seuil de la maison du Commandeur, dans l'acte final.
Y a-t-il d'autres " signes " que la chevauchée vers la mort, dont vous ayez souligné l'importance ?
Le pouvoir de Dom Juan sur les autres est symbolisé par son épée ainsi, lorsqu'il entame sa montée vers le Commandeur, il abandonne son cheval et son épée, caractérisant ainsi sa volonté de suicide.
Pourquoi parlez-vous de ce suicide comme d'une " montée " vers le Commandeur ?
J'avais demandé que la statue du Commandeur eût une taille de quatre mètres et qu'elle restituât l'effroi créé par certaines statues monumentales du Bas-Empire romain. J'avais demandé qu'on la plaçât en haut des quarante marches d'un pavillon ; Dom Juan " monte " ainsi vers elle pour accomplir son suicide comme vers un autel sacrificiel inca.
Quel est le jeu de Sganarelle à travers cette chevauchée de Dom Juan vers la mort ?
Sganarelle
suit Dom Juan sur un mulet, car la chevauchée de Dom Juan est également
une errance, une interrogation sur le sens de la vie ; mon film s'inspire
parfois de certains tableaux :
Quichotte
et Sancho de Daumier, Faust
et Méphisto de Delacroix, Le
Chevalier et la Mort de Dürer.
Pour interpréter Sganarelle, vous avez choisi Claude Brasseur, alors que le rôle de Dom Juan est tenu par Michel Piccoli ; pourquoi ?
J'ai choisi un Sganarelle (Claude Brasseur) plus jeune que Dom Juan (Michel Piccoli) pour souligner l'admiration éperdue, même dans la critique, du valet à l'égard de son maître. Je voulais traduire cette relation si particulière des couples d'amis dans le théâtre de Molière (voyez Le Misanthrope et Philinte - Tartuffe et Orgon) ; cette relation amicale ressemble aux rapports amoureux. Molière - comme Shakespeare d'ailleurs - n'établit pas de différence fondamentale dans l'affectivité entre les couples d'hommes et de femmes, et il n'est pas nécessaire de le taxer d'homosexualité pour autant.
Et Piccoli ?
J'ai trouvé en Piccoli un Dom Juan idéal parce qu'il n'y a aucune explication mécaniste à la séduction de Piccoli ; or, c'est la caractéristique de Dom Juan : son pouvoir de séduction est un " donné " sur lequel il ne s'explique pas et dont il souffre autant qu'il en profite : séduction sur les femmes qui se transforme en pouvoir sur les hommes. J'ai cherché à détruire au maximum toute relation de Dom Juan avec un séducteur vulgaire, soucieux de son physique il est à l'antithèse d'un Lovelace* ; Piccoli devait apparaître avec son début de calvitie et mal rasé, pour interpréter cette dernière journée de Dom Juan avant son suicide.
Comment avez-vous choisi les costumes ?
Dom Juan, le cavalier, est habillé de cuir. Nous avons renoncé aux canons de dentelle et aux perruques, mais nous n'avons pas pour autant actualisé ; notre vêtement est en quelque sorte intemporel. Les costumes des autres hommes reproduisent, mais en drap, le costume de cuir de Dom Juan, et ils sont bottés comme lui : traduction, au-delà de l'opposition apparente, de l'identité profonde avec lui, et de l'admiration pour lui.
Et les décors ? La musique ?
Les extérieurs sont souvent tournés dans les " Salines de Chaux " qui en imposent par leur architecture gigantesque. Pour le premier acte, j'ai fait vider les salons du Trianon Palace à Versailles : Dom Juan et Sganarelle, minuscules devant les immenses baies et les longs couloirs, ont toujours l'air " de passage ". La plage, au deuxième acte, est réduite à une interminable bande de sable gris.
Je mêle également certains aspects baroques des décors d'église (des angelots par exemple) aux formes géométriques du triangle et de la sphère qui symbolisent la franc-maçonnerie ; cette ambiguïté de l'errance religieuse de Dom Juan est soulignée tout au long du film par la Marche funèbre maçonnique, et le Requiem de Mozart.
Dans son adaptation
du Dom Juan de Molière, qui reste l'un des chefs d'œuvre de la
télévision française, Marcel Bluwal donne une vie nouvelle
à cette comédie " dramatique ". Débarrassant
Dom Juan des perruques poudrées et des habits Louis
XIV, il lui rend toute sa grandeur, l'élève dans l'intemporel
pour en faire un personnage de tous les siècles, un homme confronté
à la solitude de son destin.
D'après l'œuvre de Molière
Marcel
Bluwal
1965, Noir et Blanc
Durée : 1h 36'
Michel
Piccoli (Dom Juan), Claude
Brasseur (Sganarelle), Anouk
FerJac (Elvire)
Le Dom Juan de Marcel Bluwal (1965) apparaît comme la première œuvre spécifiquement télévisuelle.
Claude Brasseur
Quand Molière s'empare du thème de Dom Juan, celui-ci est à la mode : en 1625, l'auteur espagnol Tirso de Molina a écrit El Burlador de Sevilla y Convidado de piedra (Le Trompeur de Séville et le convive de pierre) ; deux versions italiennes en ont été tirées, de Cicognini et de Giliberto, dont la seconde a servi de modèle à deux tragi-comédies françaises de Dorimond et de Villiers, intitulées toutes deux Le Festin de pierre ou le Fils criminel. On notera au passage l'origine probable du curieux sous-titre de notre pièce : "Le Festin de pierre" résulte sans doute d'une mauvaise traduction de l'espagnol "convidado" : "convive", et non "banquet" !
Dom Juan, Frontispice de l'édition de 1682, par Pierre Brissart, graveur Jean Sauvé
Dom Juan ou le Festin de pierre
Comédie en cinq actes et en prose, représentée le 15 février 1665 au théâtre du Palais-Royal. Dom Juan, décrit par son valet Sganarelle comme un «grand seigneur méchant homme, épouseur à toutes mains», confirme lui-même, dans une profession de foi pleine d'éloquence, son goût sans borne pour la conquête amoureuse, avant de traiter avec désinvolture Done Elvire qu'il vient d'épouser et d'abandonner. Alors qu'il tentait d'enlever une jeune mariée, une tempête l'a rejeté sur la côte, où il séduit aussitôt et simultanément deux paysannes. Déguisé pour échapper à la poursuite d'hommes armés, les frères de Done Elvire, Dom Juan fait part de son scepticisme religieux à son valet, qui, pour être en l'occurrence le défenseur de la religion, n'est pas pour autant un modèle de piété. Ayant pris plaisir à faire blasphémer un pauvre en lui tendant un louis, il finit par le lui donner par «amour de l'humanité». Il sauve l'un des frères d'Elvire attaqué par des voleurs, et, trouvant sur sa route le tombeau du Commandeur d'un ordre de chevalerie qu'il tua autrefois, il invite par bravade la statue à dîner, mais celle-ci, contre toute attente, baisse la tête en signe d'acceptation, ce qui terrorise Sganarelle. Dom Juan reçoit successivement les visites d'un créancier, Monsieur Dimanche, qu'il éconduit habilement, de son père, le vieux Dom Louis, dont il raille le propos moralisateur, de Done Elvire, venue l'implorer de sauver son âme, puis enfin, de la statue du Commandeur qui l'invite à son tour : le libertin accepte par défi. Le héros a cependant brutalement changé d'attitude : feignant le repentir devant son père, il fait l'apologie de l'hypocrisie religieuse devant Sganarelle, car cela le met à l'abri de tout reproche et lui permet de refuser, au nom du Ciel, la réparation demandée par les frères d'Elvire. Après avoir négligé le dernier avertissement d'un spectre, il est foudroyé et entraîné aux enfers par la statue du Commandeur.
La pièce fait d'abord recette, mais elle n'est pourtant plus à l'affiche après le relâche de Pâques. Une censure officieuse s'est-elle exercée sur Molière? Toujours est-il que le texte original disparaît pour longtemps, puisqu'il ne sera imprimé qu'un siècle et demi plus tard. De surcroît, la Comédie-Française ne reprend pas le texte original, mais l'adaptation édulcorée et versifiée réalisée par Thomas Corneille, intitulée Le Festin de pierre, qui reste à l'affiche jusqu'en 1847, date à laquelle, sous l'impulsion de Philoclès Regnier, excellent moliériste, on reprend, pour le 15 janvier, le texte original, avec un certain faste, puisque décors, costumes (réalisés par Deveria) et musique, tout est nouveau et fait événement, comme en témoigne Théophile Gautier. C'est en 1947 que Louis Jouvet redonnera véritablement naissance à cette œuvre majeure.
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