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1966: La curée (The Game Is Over)
Drame
Réalisation : Roger
Vadim
Distribution : Michel
Piccoli, Peter
McEnery, Jane
Fonda
France,
Italie
Durée 100'
1966
Couleur
Alexandre Saccard est un
banquier puissant. Il vit avec sa femme Renée et son fils Maxime, né d'un
premier mariage, dans un luxueux hôtel particulier. Il découvre la liaison
passionnée de sa jeune et jolie épouse avec son fils. Alexandre, soucieux
de préserver sa respectabilité et ses intérêts, fait tout pour sauver les
apparences.
Plus qu'une adaptation du roman
de Zola,
le film de Vadim est un hymne à la femme aimée, en l'occurrence
son épouse, Jane Fonda. Ensemble, le réalisateur et l'actrice
tourneront trois autres films : "La
Ronde", "Barbarella"
et "Histoires
extraordinaires". Roger Vadim construit ici un portrait nuancé
et désarmant d'une femme dont les certitudes amoureuses s'effondrent.
Le film, présenté au festival
de Venise en 1966, connut un grand succès en France comme à
l'étranger.
Puissant et redoutable homme d'affaires, Alexandre Saccard vit à Paris avec son fils, Maxime, né d'un premier mariage et sa seconde épouse, Renée, une jeune Canadienne. Maxime et sa belle-mère sont devenus très vite bons amis. Un soir, alors qu'Alexandre est en voyage d'affaires, Renée tombe dans les bras de Maxime. Les deux amants nourrissent bientôt une violente passion. Leur liaison ne reste pas secrète très longtemps. Bien vite, Alexandre s'aperçoit du lien qui les unit. Il tente tout d'abord de sauver les apparences, mais la jalousie et le désir de vengeance le tenaillent bientôt...
Année : 1966 |
|
|
Luang Ham Chau, Howard Vernon, Jacques Monod, Jane Fonda, Michel Piccoli, Peter McEnery, Simone Valère, Tina Aumont |
|
Équipe musicale :
Jean-Pierre Bourtayre et Jean Bouchéty
Sortie(s): 22 juin 1966 (France)
09 janvier 1967 (États-Unis)
Jane Fonda
Née le 21 décembre 1937 à New York (États-Unis)
Biographie :
Fille de l'acteur Henry Fonda, Jane Fonda est née le 21 décembre
1937. Elle débuta sa carrière très jeune et donne la réplique à son
père au théâtre dès 1954 dans COUNTRY GIRL et THE MALE ANIMAL. En
1960, elle joue à Brodway dans THERE WAS A LITTLE GIRL après avoir
suivi les cours de Lee Strasberg. Enchaînant les films avec George
Cukor, (LES LIAISONS COUPABLES) et Edward Dmytryk (LA RUE CHAUDE),
Jane Fonda se lance dans une carrière internationale en jouant pour
les Européens René Clément (LES FELINS) et Roger Vadim. Elle
épouse d'ailleurs ce dernier le 14 août 1965. Ce cinéaste français
la dirige alors dans 4 de ces films, LA RONDE, LA CUREE, BARBARELLA
et HISTOIRES EXTRAORDINAIRES. |
Biographie :
Enfants: Nathalie avec Annette Stroyberg (épouse de 1958-1960), Christian avec Catherine Deneuve, Vanessa avec Jane Fonda (épouse de 1965-1972, et une fille Vania avec Catherine Schneider
De son vrai nom Roger Vladimir Plemiannikov, Roger Vadim est né à Paris le 26 janvier 1928. Son père, un ancien aristocrate ukrainien naturalisé français, fut alors nommé consul de France en Egypte, ce qui permit au futur cinéaste de passer une enfance particulièrement enviable dans un univers digne de celui des romans de Lawrence Durrell. Après la guerre, il devint rapidement l'une des figures indispensables de Saint-Germain-des-Prés, s'essayant à la peinture, puis au théâtre, avant de devenir reporter à Paris-Match (de 1953 à 1955) et de faire ses premiers pas dans le monde du Cinéma aux côtés de Marc Allégret, dont il fut un moment le principal collaborateur. |
C'est d'ailleurs grâce à Marc Allégret que Roger Vadim fit la découverte de Brigitte Bardot, qui devint sa première épouse le 19 décembre 1952 et qu'il révéla au monde entier dans Et Dieu créa la femme. Avec ce premier film, son nom fut aussitôt sur toutes les bouches: cinéaste à scandale pour les uns, metteur en scène réellement doué pour les autres, il fut même plus ou moins associé à la Nouvelle Vague, qui s'apprêtait à faire ses premiers pas. De fait, Et Dieu créa la femme ne manquait ni d'élégance ni d'habileté, et le ton assurément nouveau qui l'animait était celui d'un homme qui avait une prescience certaine de l'évolution de la sensibilité contemporaine. |
Mais son deuxième film, Sait-on jamais, confirmait cependant qu'il y avait chez lui plus d'intuition que de profondeur. Roger Vadim était un cinéaste à la mode, capable le cas échéant de la devancer, mais certainement pas un grand créateur. Son style allait d'ailleurs rapidement se figer en un académisme de bon aloi, notamment dans Les Bijoutiers du clair de lune, où il ne sut guère tirer parti du beau roman d'Albert Vidalie, et surtout dans Les Liaisons dangereuses, dont la transposition (de l'oeuvre de Choderlos de Laclos) avait pourtant été écrite par Roger Vailland, avec Gérard Philipe et Jeanne Moreau .Pour Roger Vadim, ce film avait été aussi l'occasion de donner toute sa chance à une jeune actrice danoise dont il avait fait sa deuxième épouse le 17 juin 1958, Annette Stroyberg, qui lui donna une fille, Nathalie. |
Si Annette Stroyberg était une charmante créature, elle n'avait pas l'extraordinaire talent naturel de Brigitte Bardot. Sa carrière tournera court, en dépit des efforts de son mari pour la rendre séduisante dans Et mourir de plaisir, une adaptation du reste assez réussie du célèbre conte fantastique de l'écrivain irlandais Sheridan Le Fanu, "Carmilla". |
Roger Vadim fut indéniablement plus heureux lorsqu'il offrit son premier grand rôle à Catherine Deneuve, avec qui il eut une liaison assez brève dont naquit cependant un enfant, Christian Vadim, qui a fait depuis des débuts remarqués dans Les Nuits de la pleine lune (1984) d'Eric Rohmer. Malheureusement, le film qui a consacré leur idylle, Le Vice et la vertu, était une tentative d'identification particulièrement sommaire et abusive de l'univers du marquis de Sade au nazisme. Les plus inconditionnels admirateurs du cinéaste pouvaient légitimement s'interroger sur l'évolution de sa carrière... |
Cette évolution, il faut bien le dire, fut catastrophique, malgré le talent, bien réel cette fois, de celle qu'il épousera en troisièmes noces le 14 août 1965 et dont il eut le mérite de faire une grande vedette internationale, Jane Fonda. Ils eurent aussi une fille, Vanessa. Ils tournèrent plusieurs films ensemble, en particulier La Ronde, pitoyable remake du chef-d'oeuvre de Max Ophüls, et l'insignifiant Barbarella, luxueuse et futile adaptation d'une bande dessinée de Jean-Claude Forest. |
Depuis sa rupture avec Jane Fonda, que son féminisme naissant destinait sans doute à une autre carrière que celle de simple femme-objet, Roger Vadim a passé son temps à courir après une mode qui l'avait définitivement dépassé. Quand le mythe du bon sauvage fit son retour dans la philosophie parisienne, il réalisa Hellé, une ridicule histoire de sauvageonne filmée en Haute-Savoie. Et lorsqu'il fut de bon ton de reparler de chasteté, d'amour, de passion et de vertu, il retrouva les pires fadeurs du romantisme à la française avec La Femme fidèle, qui avait pour seule originalité de nous faire découvrir Sylvia Kristel, la très impudique héroïne d'Emmanuelle (1973), dans un rôle pour le moins inattendu. |
Après plusieurs années de silence, Roger Vadim a tenté une sorte de "come back" en exploitant la vogue des films sur l'adolescence. Mais Surprise Party était une oeuvre déjà complètement démodée, qui fut d'ailleurs boudée par le public jeune auquel elle était destinée. |
Ces dernières années, il s'était consacré au théâtre et à la télévision pour laquelle il avait tourné plusieurs téléfilms, notamment avec sa dernière compagne Marie-Christine Barrault, ainsi qu'à l'écriture. Il était marié depuis le 21 décembre 1990 avec la comédienne. Cette vie sentimentale agitée lui avait inspiré un téléfilm en deux épisodes diffusé en 1996 sur France 2, "la Nouvelle Tribu", qui racontait la vie d'une "famille en kit". Il avait réalisé un autre film pour la télévision "Vadim raconte Saint-Germain-des-Prés". Le dernier, "Un coup de baguette magique" (1997), était une comédie sur les familles éclatées. Son union avec Marie-Christine Barrault (la plus longue) aura duré dix ans, jusqu'à sa mort, le 11 février 2000. |
Année : 1966
Réalisation : Roger Vadim
Scénario : Jean Cau, Roger Vadim, Claude Choublier
D'après le roman de Émile Zola
Directeur de la photographie : Claude Renoir
Musique : Jean-Pierre Bourtayre, Jean Bouchéty
Genre : Drame Sentimental
Durée : 100 min
· Jane Fonda (Renée Saccard) |
· Peter McEnery (Maxime Saccard) |
· Michel Piccoli (Alexandre Saccard) |
· Simone Valère (Mme Sernet) |
· Tina Aumont (Anne Sernet) |
· Germaine Montero (Une invitée) |
Résumé : (La curée - Roman de Émile Zola)
Alexandre Saccard est industriel-promoteur. Chez lui, l'ambition et la réussite se colorent de cynisme et d'une sorte de scepticisme cruel. Il est marié à une jeune femme, Renée Saccard, canadienne d'origine, qu'il a épousée lors d'un séjour au Canada. Le fils d'un premier mariage d'Alexandre, Maxime, a terminé ses études en Angleterre et vit maintenant aux côtés de son père et de sa jeune et jolie belle-mère. Pourquoi se sont-ils mariés ? S'aiment-ils ? Quoi qu'il en soit, l'arrivée de Maxime va tout bouleverser.
Michel Piccoli
Né le 27 décembre 1925 à Paris (France)
Biographie :
Né
dans une famille de musiciens, Michel Piccoli fait de la figuration
dans Sortilèges de Christian-Jaque en 1945 avant de débuter
au théâtre. Dès lors, il ne cesse de conjuguer
art dramatique et Cinéma et tourne dans toute l'Europe. |
(2 avril 1840 à Paris - 29 septembre 1902 à Paris), Écrivain
Biographie :
Orphelin de père à sept ans, il doit abandonner ses études et pratiquer divers petits métiers avant d'entrer, en 1862, à la librairie Hachette, où il est employé. Vite chef de la publicité, il commence à écrire des contes, dont un volume paraît en 1864. C'est à son ami Paul Cézanne, qu'il a connu au collège Bourbon d'Aix-en-Provence où ils étaient élèves, qu'il doit de rencontrer des peintres tels que Monet, Renoir, Sisley, Pissarro et Manet. Décidé à vivre de sa plume, il démissionne de la librairie Hachette le 31 janvier 1866. Le scandale de la publication de certains de ses articles sous le titre Mes Haines et le soutien qu'il apporte à un peintre comme Manet le font connaître. Il commence à publier des romans, dont Thérèse Raquin, qui est sa première réussite. Après la guerre de 1870, à laquelle il ne participe pas parce que, fils de veuve et myope, il n'est pas mobilisable, il devient journaliste parlementaire. C'est le 22 juillet 1872, par la signature du contrat qui le lie à l'éditeur Georges Charpentier lui assurant cinq cents francs par mois, que commence véritablement sa carrière littéraire, qu'il mène de front avec le journalisme auquel il ne renonce pas. Peu à peu ses romans lui valent l'amitié d'écrivains comme Flaubert, les frères Goncourt, Daudet et Tourgueniev. Le succès de L'Assommoir, publié en 1877, septième volume des Rougon-Macquart, lui confère à la fois la notoriété et l'aisance. Sa maison de Médan devient, le jeudi où il reçoit, le lieu de rendez-vous de jeunes écrivains tels que Huysmans ou Maupassant. Ses grands romans, Nana en 1880, Au bonheur des dames en 1883, Germinal en 1885, L'Œuvre en 1886, qui le brouille définitivement avec Cézanne, permettent au naturalisme de triompher dans toute l'Europe, où il est traduit, et lui font gagner 80 000 ou 100 000 francs par an. Indigné par la dégradation du Capitaine Dreyfus, le 5 janvier 1895, à l'École militaire, il dénonce à la fin de l'année dans trois articles que publie Le Figaro les campagnes de presse contre la République et les Juifs. Convaincu que le véritable coupable de l'Affaire Dreyfus est le Commandant Esterhazy, qui est acquitté à l'unanimité le 11 janvier 1898, Zola publie dans L'Aurore deux jours plus tard l'article J'accuse. Condamné à un an d'emprisonnement et à 3 000 francs d'amende, il doit quitter la France le 18 juillet 1898. À son retour, en 1899, injurié, radié de l'ordre de la Légion d'honneur, abandonné par une grande partie de ses lecteurs, il meurt asphyxié par le poêle de son bureau. Une foule rendit hommage pendant ses obsèques à celui qui avait osé mettre en jeu sa notoriété au nom de la morale.
Curée (la). Roman d'Émile
Zola (1840-1902), publié à Paris en feuilleton dans la Cloche
du 29 septembre au 5 novembre 1871 (publication suspendue
par décision du parquet, la scène de l'«inceste» ayant choqué
les autorités), et en volume chez Lacroix en 1871. Ce deuxième
roman de la série des Rougon-Macquart
sera repris en 1872 chez Charpentier, l'éditeur qui fera paraître
désormais toute la série. Une adaptation théâtrale,
Renée,
sera jouée en 1887.
Le décor choisi alimentait depuis longtemps la légende noire
du Second
Empire; scandales immobiliers et financiers, dépravation morale
des élites, tout cela était déjà porté
au passif de Napoléon III,
et l'on peut attribuer au roman de nombreuses sources politiques et journalistiques.
Mais c'est sans doute dans les références littéraires
que se trouvent les vraies filiations: dans les subtils complots décrits
par Balzac
pour une autre époque, ou chez ces chroniqueurs pointus du régime
déchu que furent les Goncourt.
Résumé :
Renée, jeune épouse d'Aristide Saccard, et son beau-fils Maxime contemplent le spectacle du Tout-Paris en promenade au Bois. La famille mène grand train dans son hôtel au luxe écrasant, bien différent de l'hôtel de l'Île Saint-Louis où a grandi Renée. Elle a épousé depuis le spéculateur Saccard qui traite somptueusement chez lui de hauts fonctionnaires, des entrepreneurs, toutes sortes de personnages influents. Renée, de son côté, fascinée par la serre tropicale où elle se réfugie, vit dans le désarroi des liaisons sans amour (chap. 1). On apprend alors qu'Aristide Rougon a perdu une première femme, Angèle, dont il a eu Clotilde et Maxime. Venu à Paris, attendant beaucoup de son frère Eugène qui devient la cheville ouvrière du nouveau régime, il obtient un poste à l'Hôtel de Ville, change son nom en Saccard, d'après le nom, modifié, de sa femme. Ses fonctions vont lui permettre de prendre connaissance de grands projets d'expropriation et d'urbanisme. Grâce à sa sœur Sidonie, il se donne les moyens de réussir en acceptant d'épouser, alors qu'elle est enceinte, Renée Béraud du Châtel, une jeune bourgeoise, qui lui apporte terrains et argent. Commencent alors les premières escroqueries avec ses complices, dont Larsonneau (2). Maxime est arrivé de sa province. Renée s'entiche de ce garçon qui l'accompagne chez Worms, le grand couturier, et devient son complice. Alors que Saccard réussit de mieux en mieux, jusqu'à faire son apparition à la cour, Renée connaît quelques amants passagers qui ne la distraient pas de son ennui (3). Poussant plus loin ses aventures, lors d'un bal chez une actrice, elle devient la maîtresse de Maxime. Renée, prise de remords, s'engage pourtant dans une liaison durable. Elle a aussi la surprise de voir son mari connaître ses premières difficultés financières dont il essaie de triompher à force de manœuvres et de dépenses ostentatoires (4). Renée poursuit cependant sa vie légère tout en reprenant ses obligations conjugales et elle ressemble un peu à cette Phèdre qu'elle va admirer au théâtre. Sa position se complique encore lorsqu'elle se fait surprendre avec Maxime par la fiancée de ce dernier (dont le mariage doit servir les plans du père). Ajoutons enfin que Saccard veut escroquer sa femme (5). Une fête pseudo-mythologique a été organisée pour mettre en valeur Maxime, Renée et leurs belles amies: la légende de Narcisse et d'Écho est alors le prétexte à des tableaux luxueux et voluptueux. Puis, pendant le bal qui suit, Saccard surprend Maxime et Renée (6). La famille se défait encore plus tandis que le trou financier se creuse, malgré quelques escroqueries supplémentaires. Maxime s'est marié avec Louise et quitte Renée qu'abandonne même sa fidèle femme de chambre. L'empereur a vieilli, Maxime refuse de prêter son argent à son père. Renée mourra quelque temps après (7).
Critique :
Il y a une vraie poésie de la Curée, dont l'ouverture et la
fin du roman portent témoignage: au Bois, dans des teintes dorées,
Zola compose des paysages inquiétants, symboliques, crépusculaire
pour le premier, ensoleillé et néanmoins morbide pour le second.
C'est d'ailleurs bien dans ce registre de couleurs qu'il faut découvrir
une des clés du livre. À de très nombreuses reprises,
les couleurs précieuses de l'or et de l'argent vont revenir, par exemple
lorsqu'il s'agira de décrire le salon Saccard ou encore un des tableaux
(chez Plutus) de la fête mythologique. À l'opposé, on
aura toute la gamme des teintes froides de l'hôtel de l'île Saint-Louis
où Renée a passé son enfance, entre les verts glauques
de la Seine. Comme d'habitude chez Zola, il y a là une opposition préméditée
et symbolique: à l'inertie passéiste des Béraud du Châtel,
les parents de Renée, on peut facilement opposer l'activité
productive, mais morbide, de la spéculation, de Paris qui bouge sous
la pioche des démolisseurs et l'argent des financiers. Car là
est l'ambiguïté: comment apprécier le travail de Saccard,
lui qui a pris ce nom fondé selon un calembour révélateur
? D'un côté, il anime la ville et l'emplit d'une rumeur vivante,
d'une foule vibrionnante et fertile que Renée et Maxime contemplent
depuis le cabinet particulier qui abrite leurs amours. Mais son activité
est aussi profondément malsaine.
Et c'est là que l'éclairage mythologique devient révélateur. Deux mythes sont
explicitement et longuement repris dans le livre: celui de Narcisse dont la
légende est exploitée au chapitre 6, celui de Phèdre dont la représentation
occupe quelques pages du chapitre 5, qui ont pour point commun de représenter
les déviations de l'amour. Refus mortel dans le premier cas, quasi-inceste
dans l'autre — qui nous renvoie bien sûr à la relation entre Renée et
Maxime. C'est que la modernité selon Zola est artifice, destruction d'un rapport
sain entre les êtres et avec le monde qui les entoure. La ville est pour lui
le lieu de la corruption du lien social, que favorise en plus l'atmosphère
délétère du régime impérial. Le désordre est partout: chasteté calculée et
sans vertu de la bonne Céleste, homosexualité du domestique Baptiste, féminité
de Maxime, mariages intéressés (après avoir épousé Renée, qui a été violée
et qui aura des amants, Saccard est le complice de débauche de son fils avant
de le marier par intérêt), le lesbianisme, la prostitution! Tout le système
des interdits moraux s'effondre et, avec lui, tout le système social. Quant
à la circulation financière, elle est aussi artificielle: il ne s'agit pas
d'un échange stable et honnête, mais d'un vertige, d'une imposture permanente
qui passe par la tromperie ou le chantage. On n'échange pas des biens, mais
des options, des menaces, des influences.
En réalité, le malheur de cette époque est bien dans
sa facticité, dans sa logique perverse de mensonge: par exemple, le
Crédit viticole de Saccard a renoncé à sa vocation première
pour devenir une banque d'affaires qui joue son argent au lieu de le faire
paisiblement travailler dans l'agriculture; la seule autre «nature» de cette
ville malsaine est celle d'une serre tropicale où Renée mordra
une plante vénéneuse, celle aussi d'un Bois
de Boulogne artificiel et mondain. Le mythe de la Curée est moins
celui d'une chasse à mort que celui d'un univers dénaturé
par une Histoire qui va trop vite et dévore ses enfants.
Un extrait Vidéo 1 Ouvrir le lien Hypertexte
Un extrait Vidéo 2 Ouvrir le lien Hypertexte
Enregistrement : DVD.17.U.